top of page

 

31, se mettre sur son 31, est la deformation du nom du tissu Trentain drap de luxe

chaine composée de trente-trois cent fils.

on devrait plutôt dire se mettre sur son trentain

plus on compte de fils plus la qualité est fine…

et si chaque jour on s'endimanchait histoire de sortir les jours de la semaine dans le désordre pour casser le rythme qui s'installe, sortir avec son compte-fil en guise de bracelet et rompre avec les habits d'habitude

Sam se demandait qui compterait les fils – un vrai casse-tête en fête

rien en haut de la passerelle

le blanc après être passé au gris, a cédé la place au vert.

Cela pourrait ressembler de loin à une mise au point, à une sorte de balance des blancs qui remet l'oeil en place. Sam se demandait si les couleurs avaient changé pendant l'escamotage provisoire derrière un écran blanc, j'escamote à mon tour l'écrin blanc, je ne crains pas l'écran blanc, je l'escamote comme j'escalade la verte échelle dans le jardin tout vert printemps en laissant bien la motte au pied. Des fois que la taupe pointerait le bout de son nez. Je crois que vraiment je suis tombé en amour de l'escamote. Je visualise plus que j'entends. L'escamote c'est à la fois très visible et en même prêt à s'éclipser dans l'instant. Sam se demandait pourquoi d'un seul coup, les mots lui venaient avec un accent du Québec ; de passer d'un écran à un écrin, comme si c'était toute une traversée qui s'enclenchait, on enfile les barniques et on fait partir le char

Sam en était là, avec les clés dans une main et de l'autre un tir bouchon. Pour le premier il voyait bien mais pour l'autre, il ne voyait rien. La forme lui plaisait cependant, une vis sans fin au fond, qui visse et se dévisse indéfiniment – un geste simple, tourner toujours dans le même sens, c'est la vis elle-même qui décide quand elle change de sens. La question du sens ne se pose même pas finalement, et c'est peut-être un peu rasoir aussi. Sauf si on n'oublie pas que dans ce geste simple, sa fin est d'avoir encore soif. Ce qui n'est en soi pas vraiment une fin. Sam continuait donc de tourner la spirale sans faim et sans même qu'il s'en soit aperçu il avait ouvert plus d'une douzaine de bouteilles. Les terres blanches, Chenin, Anjou pop ! Chardonnay pop ! Cabernet pop, Gamay pop, pétillant pop ! Blé tendre pop ! Anjou démon pop !

Va falloir se retrouver vite car Sam ne sent plus sa soif ! Pop ! Prêt à emprunter le réseau colibri ! Pop ! Lamaline était réapparu soudainement dans la course en sens inverse et entre deux grincements de tirs ! Pop ! Léon Noël Pop ! Un Radar sur son kayak Pop ! Ici Pop ! De Noyon à Callac Pop ! Elle pop ! A Laval elle l'avala Pop ! Sexes Pop !

 

Hic

Je placote, tu placotes, ilelle placote, c'est comme si plaqué contre un mur on se bécotait les mots sans s'arrêter !

Huummmmmmmmmmmmmmmmmmmmuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuummmmm

cmmmammmcmmummmmpmmommpmmmmmlmmemmommnmmmmmnmmommemmlmmmrmmammdmmammrmmmkmmammymmammkmmmpmmommpmmmimmcmmimmmnmmommymmommnmmmcmmammlmmlmmammcmmmpmmommpmmmemmlmmlmmemmmpmmommpmmmammlmmammvmmammlmmemmlmmlmmemmlmmammvmmammlmmammmmpmmommpmmmsmmemmxmmemmsmmmpmmommpmmmm

Hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic hic

 

 

Les pensées de Sam Moore – leaf lift and pop escamotage et comment Lamaline réapparaît,19 février 2021.

 

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Serrés les uns contre les autres  à deux choses près, masqués les uns contre les autres à trois choses près, les genoux pliés on attend à deux choses près, on attend à deux jours près
everybody knows
everybody knows
sans doute à deux choses près
à trois jours près
on attend on attend
sm sm sm sm sm la bonne graine
peanuts and beans
take me up
shinny
slide
tranche de cake sans voix
silent
le fond de l'oeil est toujours frais,
humide même
Step together
at point,
the grass is full
my grass's gone
toe is alive
my weed is gone,
toe is alive
à deux choses près, à trois jours près
step change together
the leaf laught à trois choses près
on attend on attend
l'iceberg tu nous réchauffes

les touches de mon clavier ont repris du volume
je suis le jardinier volant
qui   - a rose- qui arrose  qui arrose
plain paper et grand arôme au petit déjeuner
les boutons des poignets du buffet sont ronds comme des queues de pelles
tandis que ma pelle à tarte a son talon aimant

les penseés sauvages arrivent timidement, maladroitement, pétales chiffonnés aux accents agités
cshurlp schhurlp
fait le son de sa bouche apparemment sans même qu'ilelle s'en soit rendu compte, cela doit s'agiter sacrément là-dedans, l'élastique a dû lâcher du lest – ça gondole
ou bien dans le confinement qui perdure, Sam avait perdu l'habitude de son élocution, tout foutait le camp, gondolement  schurlp schurlpppp chuu chuiic churp
c'est plus flaccide, churp chlup chlurp chhurlllp chhllllllllurp chhhllllllllurpppp
et le talon aimant qui s'en pêle même forcément,
ça en rajoute un peu plus du chlurpch chlurpchur chlurpchurrrp chlurpchuuurrrpu
l'expiration, une inspiration qui s'invitait en plein milieu, comme un gros schlurp, slug
ça colle, c'est humide pas ragoutant du tout mais cela ne demande qu'à sortir et puis ça relève le débit d'articulation,
je sème des cailloux de ma bouche qui gondole
sam m sème
everybody knows
everybody knows
à deux schlurp près, à trois schlurrps près
free hands,
free ends
l'épaule relevé dans un grand sssccchhhhhhllllluuuuuuuuurrrrrrrrrrp arrière
Radja,
le tigre est mort ce soir.


 

Les pensées de Sam Moore - leaf spring and queues de pelles,  8 février 2021.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

From Wind leaf
to wind loaf
ou le pain des rêves tout en continuant de marcher
 
Mes lunettes se sont agrandies et mes verres sont devenus plus larges que mon visage. Quand je me déplace, j’entends le vent qui siffle.
Si je me déplace plus vite, le vent s’engouffre entre mes verres et fait chuinter les silex de mes poches. C’est troublant ce vent qui s’invite dans la cuisine et qui traverse les pièces en me devançant d’un doigt.
Sam se demandait comment faire pour ralentir le vent
un déplacement plus lent, des mouvements plus légers qui pointent les articulations avec une légère suspension. Décomposer le mouvement, de la pointe du pied qui s’écrase au sol, au talon qui s’élève et, décomposer le chuintement produit par le vent pour ne garder qu’un stimulus auditif
Tel un bruit blanc
blanc.

Rouille,
qui roule lentement


Je vous laisse agoniser dans vos entrailles ce sont des mots qui sortent du téléviseur. Les entrailles du téléviseur ne prennent pas beaucoup de place, un réseau de fils colorés toujours prêts à être raccordés ou tout simplement coupés. Cut,
je répète
cut,

A l’intersection, j’ai suivi une Gulf orange et verte sur la route.  Je préfère la Gulf à la Golf. Je sens qu’avec la gulf c’est comme si la balle s’était arrêtée, comme un arrêt sur image alors que le mot golf entraîne la balle à aller encore plus vite. Sam se rendait compte que ce qui l’intéressait c’était les mots qui d’une certaine manière ralentissaient la compréhension, comme si d’un seul coup, on ne savait plus exactement de quoi il s’agissait. L’aspect familier était toujours bien présent mais était accompagné d’une inconnue. C’était ce ralentissement-là dont il rêvait à chaque instant.

Pendant ce temps, le bœuf à l’orange et aux carottes continuait sa cuisson. Les fines lamelles de zeste se marient bien au bœuf qui s’effile aussi.
La VMC est prête à décoller, les tuyaux sont pour cette fois raccords. Le chapeau du marié ou l’extracteur de fumée s’emballe pour la première fois. Un nuage épaissit le ciel comme s’il s’agissait d’un bon numéro, le cirque est total. Sam ouvrit grand les fenêtres histoire de faire décoller sa rétine, laisser s'échapper le fluide sous rétinien bien circonscrit. La micropsie fête son entrée dans le brouillard. Une soucoupe volante, un ovni qui passe entre les plats et qui poursuit sa course dans les buissons épineux.
Je suis le bougainvillier. Beau et terrifiant à la fois.
On devient fou, on agonise ou encore on s’adapte,
en rebondissement
j’ai toujours préféré le sport surface*, avec un échauffement régulier des changements de surface,
on s’adapte en rebondissement et parfois c'est en rebondissant qu'on s'adapte
j'éternue
avec un peu de recul, ou bien à y regarder d'un peu plus près, finalement je crois que je préfère la sport surface.
Le corps a de toute évidence besoin de s'étirer


Est-ce que l’on aurait une petite idée du nombre de personnes qui pendant le confinement du printemps dernier ont acquis la trampoline, l’agrès rebondissant ! Les élastiques que l'on place derrière les oreilles pour maintenir le morceau de tissu devant la bouche, le nez ne sont pas très agréables. Mais l'élastique toilé horizontale fixée par des ressorts sur un cadre est drôlement plus excitant. Sam avait essayé de juxtaposer l'élastique des oreilles à l'élasticité d'un morceau de tissu que l'on place devant la bouche comme par obligation. Il s'était rendu compte que les mouvements de sa mâchoire s'étaient modifiés. D'un seul coup, il sentait les sons s'amplifier dans sa bouche, se diffuser dans tous les interstices, jusqu'à devenir proche d'un vin gouleyant en bouche avant d'en ressortir, le tissu élastique amortissant le jet,  
prêt à revenir tel un boomerang rapide et fugace dans la bouche  
yyyarggghgygkhjhjhjjlllhyyyyyyk-gloupiyiurkkkkkkhuikcruuuiikku
Une expérience intense, rapide et concentrée.
Il se demandait si avec un peu d'entrainement, on finirait par faire un trou,
là,
ici, en plein dans le mille.
Juste pour que le jet puisse partir au loin sans qu'il soit contraint à freiner son élan.
yyyyyyyyaaaaaaaarhhhggghgyyygkhjhjhjjjjjllllllllhyyyyyyiiiiiiiiiiiiiiuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiuuuuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiuuuuuuuuuuuuuuu


Les pensées de Sam Moore, the windleaf et la trampoline, 4 février 2021.


* Ref. aux Actions Sport Surface d'Anabelle Hulaut – en 98 elle a utulisé les erreurs de frappe et orthographiques comme point de départ d'une démarche artistique et en 1999 à Montréal en marchant dans la rue elle a vu une pub pour un magasin de sport intitulé Sport Surface. Cela lui a rappelé le mouvement artistique français des années 70 Support Surface. Après ce moment, elle a décidé de créer une série d'actions artistiques en utilisant 'le sport' comme support pour ses idées. Sa première action a été de sauter à la corde et de s'enregistrer en train de dire : Je fais du sport surface… Au bout d'un petit moment sa langue a fourché... et elle a entendu : je fais de l'effort sur place...
« Action Sport Surface : Je travaille le P dans la sculpture et quelquefois je fais de la sculture sans le P ce qui revient à dire 
Je fais du sport surface et dans certains cas de l'effort sur place. »

bottom of page