Les pensées de Sam Moore, 1,2,3 eaux ferrugineuses à tous les étages !
D'un revers de manche, on passerait au niveau supérieur 1 - c'était comme si la nuit américaine s'était ajourée indéfiniment, un ajournement sur l'année – O. Sam se demandait comment la nuit dernière passerait le relais au prélude d'un jour nouveau. Quelque chose dans l'antichambre, le boudoir, le couloir ou encore le trottoir, histoire de patienter encore un peu avant,
Bourrasque Turner et raz de marée Fontana, les poissons ont leurs propres langues, et aspirent probablement à plus de circulations et métissage que nos carcans frontaliers
On pense le poisson bien au-delà du poisson-chat comme des poissons-chiens et on imagine qu'ils nous appartiennent quoiqu'il arrive, pffft la fidélité de l'assiette, des conneries tout ça, on est feignants, peureux et cons.
Trop tôt il est parti, Pierre le phoque dandy caméléon, Beauté ! comme elle manque ton irrévérence, franchement dévoilée, le geste d'une main qui s'envole comme pour marquer l'insouciance, la frivolité du temps, l'espace d'un instant, démesurément pris au vol,
Je trinque à la fontaine de jouvence d'un franc poète, de l'eau ferrugineuse encore et encore...
Je rêve à un râteau à dents de rhizome, pour qu'il accompagne d'une main caressante les gonflements souterrains. Un épandeur prêt à époustoufler les enrobés des coeurs de ville. Le bitume au millepertuis rampant. Le râteau reste un outil dangereux lorsqu'il sort du jardin ; Sam se demandait comment ne pas oublier que le jardin est partout même si la terre est tellement en dessous qu'on ne la voit même plus. Il se demandait si un carottage de temps en temps ne serait pas une bonne manière pour ne pas oublier que les jardins des uns qui empiètent celui des autres sont précieux. Un carottage en latitude comme en longitude, de quoi juste ne pas oublier l'architecture des rhizomes et autres bulbes imprévisibles.
J'ai rêvé à une traversée impassible de la manche à pied sans papiers impossible
J'aime bien le Lemon curd quand ll déborde sur le couvre feu –
C'est mou quand même.
Ta couverture dorée s'enfile comme un gant et j'aime que les fils miroitent à la folie des alouettes à l'intérieur rien que pour toi.
Sam Moore apprenait petit à petit à ne pas se laisser berner par les grognements incessants des mécontents et il distinguait dans le brouhaha surgissant, des bruissements de langues émerveillés.
C'était donc ça qui l'avait mis en éveil….
Ces petits bruits naissants plein de jouissance et d'appétit,
Sam se demandait et s'il était pingouin. Tout aussi rapidement sa pensée avait entrainé ses gestes. En quelques mouvements ses bras s'étaient collés le long du corps, les pieds s'étaient mis à se dandiner laissant apparaître comme un déhanchement maladroit. Un déplacement pas très habile, qui modifiait complètement le rapport à l'espace, d'un seul coup comme tout devenait beaucoup plus lointain, alors que le corps lui était si près qu'il devenait presque encombrant, un peu pataud sans doute.
Revers de queue. Rester à couver une éternité debout dans le froid n'avait effectivement rien d'excitant pour le mâle pingouin tandis que la femelle jouissait de ses baignades et autres frivolités.
Sam le pingouin plongea la plus élégamment qu'ilelle pût. Un rond dans l'eau qui se répercuta avec le son bref d'un plouf ; disparition instantanée, puis une série de bulles clinquantes apparut à la surface et à sa grande surprise elles se mirent à monter, monter, monter, plus légère encore sans doute... Sam regardait du fond de l'eau les bulles qui s'agitaient. Elles pétillaient, débordantes de picotements comme un vin à l'effervescence nouvelle qu'on vient de libérer.
Une sourface intranquille et pleine d'appétit.
De toute évidence, un pingouin ça mange aussi.
Les pensées de Sam Moore, 1,2,3 eaux ferrugineuses à tous les étages ! Janvier 2021. Meilleurs voeux !
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