...la nébuleuse printanière (IX)
Une forme commençait alors à émerger dans le studio de Sam et cette fois-ci c'était difficilement dissimulable. Pourtant à ce stade, on était encore loin du minéral et/ou végétal. On était plutôt face à un animal à demi monstrueux, à demi majestueux. Sans doute monstrueux par sa masse informelle et majestueux par sa présence, le tout avec une assise solide et tranquille. Quelque chose en soi d'assez inconfortable, prêt à être caché au fond du studio. Sam avait beau se dire que les menhirs il y en avait de toutes les formes, il sentait bien que celui-ci n'en faisait pas parti mais pourtant quelque chose s'en approchait.
Le travail restait de taille sans aucun doute. Et sans même s'en rendre compte, le haut avait pris de l'importance. Il poursuivait alors la mise en forme sur la pointe des pieds. Il pensait aux demi lunes mais se disait que probablement le monocle serait de mise pour y voir d'un peu plus près.
Extrait de Les pensées de Sam Moore, dans la nébuleuse printanière (IX)