Pensées navigantes à vues...
Sam Moore s’était endormi sur la lecture de la 2,333 dimension, le livre que Marie-Line lui avait prêté et il s’était réveillé avec la sensation étrange d’être juste là de biais comme à l’endroit exact. The place to be here!
D’ailleurs à la question posée Qu’est ce que tu fais là ? Une question que Sam se posait régulièrement, dans le doute, la réponse avait semblé pas si évidente que ça. Dans le doute, le flux était resté ouvert et le déplacement provoqué ici et là avait généré tout un pan de vue. Le pan devenait essentiel. Sam avait eu beau partir du caisson de réalité virtuelle comme projection possible de son propre espace que sa vue s’était brouillée au point de revenir vers la réalité du voir. Sam ne regardait pas la télé, d’ailleurs ici elle était grande et il avait positionné une frise devant comme si la télé était non plus la cheminée mais son dessus. Le dessous devenait dessus et le dessus nourrissait le dedans. Bref, par ces raccourcis de points de vues, peut-être aussi de points de fuites possible en perspective, les biscuits continuaient leurs soucis de transitions en terme de prothèses potentielles. Quant aux samares ils s’étaient essayés dans leurs chutes. Une chute tourbillonnante à paliers qui s’était terminée en douceur sur la pelouse, dans les buissons ou bien encore dans les branches des arbres tombés eux aussi au sol. La double prise accompagnée de Juliane avait commencé aussi du haut par palier sans réelle visibilité, avec la persistante conviction de ne rien y voir. Puis comme par enchantement, un prolongement du mouvement du haut vers le bas, encore plus bas, le glanage avait alors pris place à deux. Et la place semblait juste. Il restait à y regarder encore d’un oeil encore plus près à deux doigt d’écart de l’autre pour retrouver la dimension de la lecture des biscuits de romans. Quelque chose de cet ordre avait donc commencé à poindre.
Sam poursuivait la navigation en rond de bosse et à dos d’âne pour entamer de nouvelles aventures. La visite chez Robert avait été comme toujours pleine de pêche et de rebondissements, anecdotes essentielles de la vie à l’art et de l’art à la vie. La découverte du portrait de la famille Bleck par Otto, décidément Robert n’en était pas à son premier changement de patronyme par les artistes, était comme un coup de punch. Complicité de bouche et de yeux particulièrement cocasse et crue. On imaginait bien Robert traversant les rues et parcourant le métro avec le tableau sous les bras.
Le pan devenait clac. Ça tourne.
Finalement ce n’était pas répondre à la question qui était si important c’était de poursuivre la mise en oeuvre entamée qui devenait essentielle. Ce qu’on y voyait n’aurait peut-être pas d’importance aux yeux de ce qu’on ne trouverait pas.
Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 16 mars 2016