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Sam Moore et les introuvables I,

(avec ou sans haïkus)

in Les pensées de Sam Moore

rdv raté

deviations par les champs

je circule à vue

 

Les pensées de Sam Moore et Haïku du 28 janv 2016 - on the road vers Lannion…

28 janvier 2016

31  janvier 2016

Le seau attendait patiemment en dessous

comme si sa seule fonction était de contenir

Pour diverger,

J’ôtais ses anses et fis à la place un trou de 2 cm de diamètre de chaque côté

J’attendais alors aussi de chaque côté une bassine dans chaque main,

l’évacuation d’un éventuel trop plein

​

pour que les vases communiquent 

​

Un seau amarré

boit doublement l’escampette

et l’eau batifole

​

Je poursuivais une vue sur la circulation dans le contrebas, d’un point à un autre

L’embourbement dont PB m’avait mis en garde ne semblait pas encore écarté.

​

Les connexions faites, 

un temps d’arrêt, 

j’aspirais lentement pour en retrouver la fluidité des sens. 

​

Et cheval passant, elle, engoncée de son pourpoint, un embonpoint de taille

tombant à pic !

​

...Et cheval passant, ilelle, engoncée de son pourpoint, 

un embonpoint de taille aussi tombant à pic,

faisait claquer les noix de coco…

​

tagadag tagadag tagadag tagagad…

​

Les pensées de Sam Moore et Haïku du 31 janv 2016 

Sam Moore et les introuvables 1, 

(avec ou sans Haïkus)  

28 janvier 30 avril 2016

​

Textes publiés à l’issue de la résidence d’artiste d’Anabelle Hulaut mise en place au lycée Félix Le Dantec de Lannion du 3/11/15 au 31/05/16 en partenariat avec Itinéraires Bis et la galerie du Dourven, le Conseil Régional de Bretagne, le conseil Départemental des Côtes d’Armor, la Drac Bretagne et le rectorat d’Académie de Rennes.

​

Merci à la complicité de Pierre Giquel, Pierre Besson et des lecteurs qui ont découvert les pensées par mails au fil de l’écriture. 

Merci à Sandra Flouriot, Marie-Line Nicol, Damien Le Magoariec, Serge Le Roux, Jean-Yves Bahers, Michel Moignet et les élèves de l’option arts plastiques.

​

Edition de 100 ex - mai 2016.

​

​

5,6,7 février 2016

L’introuvable reste à faire,

​

Vue face à la cour, plateau repas beige.

J’en pince pour ce rose et violet aux tonalités pastel,

qui s’étalent sur les tables et chaises, 

assorties

​

In my room housse 

bleu ciel, rideau de cour vert

parquet à lattes et salon aux surfaces brunes

canapé et meuble tv marron, 

entre deux, une palette improvisée table montée sur quatre petits morceaux de bois.

La trace du passage de Laurent Tixador en résidence est à prendre ici comme un allègement de surface, dans le salon. J’ai envie de dire que ça chuinte le regard, comme un grésillement visuel dans le passage du canapé à la tv. 

​

Ailleurs, entre deux clins d’oeil, l’écran affichait,

Assise dans la cafétéria, Sam Moore se demandait si la large surface de bois posée sur le bitume allait servir quand le printemps reviendrait.

Ilelle se demandait si les couleurs assorties du mobilier de la cantine ne pourraient pas s’y glisser,

entre deux planches...

​

les introuvables étant toujours ailleurs,

​

Je me demandais si cette surface au sol pourrait accompagner le passage du bac, d’une rive à l’autre.

Un bac aux couleurs assorties pour une traversée fluide

un bac noir pour les traversées hors pairs

un bac rouge pour une traversée agitée…

Les sirènes et sonneries accompagneraient le mouvement.

Dans cette dérive je me sentais trop terre à terre, 

Le mouvement des introuvables restait ailleurs ….

Je continuais d’agiter les couleurs et les mots, 

tentée par de nouvelles aventures et virelangues

J’entendais chanter à tue-tête au pied des haies

ton thé t’a t-il ôté ta toux ? et je répondais 

Oh oui, tout mon thé aussi tôt m’ôta ma toux d’alto,

pfiouf, tête et poitrine, j’étais sans dessus dessous,

​

Les pensées et après vues de Sam Moore sans Haïku du 5,6,7 février 2016 … 

9,10  février 2016

Lunettes de romans

je voudrais voir à travers

l’écart de tes yeux

​

Sam n’en était qu’à sa quatrième recette mais déjà les expérimentations portaient leurs fruits. D’ailleurs, de cause à fruits, il se demandait si la pectine de pomme n’était pas un peu trop, 

Un peu trop acide, un peu trop gourmande au fond, il avait bien remarqué que la poudre de thé vert avait été totalement engloutie sous la fine couche de pectine.

Agar agar, fallait-il y revenir ?

Il prenait soin de trouver le rouge suffisamment ferme pour qu’il tienne dans ses mains et suffisamment translucide pour que celui-ci devienne lumineux.

Quant au vert, l’affaire n’était pas au plus clair. 

Dans le même temps, des choeurs étaient sur le point de se former. Un balancier de voyelles. 

Dans l’entresol,

Opaque disaient les choeurs.

​

Les pensées et avant vues de Sam Moore avec Haïku du 9, 10 février 2016 … 

11 février 2016                                        par Pierre Giquel

Les sens mis à l’épreuve, chacun eut la surprise de choisir un grain qui avait poussé dans l’hiver. Chacun c’est à dire chaque lecteur s’enquit d’un autre qui offrit des fleurs à un troisième qui choisit des bonbons pour la quatrième, si bien qu’à la fin c’était Byzance pour tous. On croulait sous les cadeaux, les couleurs ne criaient pas, elles dissipaient les colères récentes. Une carte postale était arrivée comme l’hirondelle, divulguant sa particularité, et son invraisemblable vision de dérive et d’humour.

 

Chacun s’enquit des nouvelles de l’autre. «Si cela pouvait commencer comme cela» murmura l’oiseau. «Je vais bien! de mieux en mieux!» répondit avec le choeur mon coeur immortel.

​

Pierre Giquel, le 11/02/16 en réponse aux pensées et avant vues de Sam Moore.

13, 14 février 2016

Dans ce bien bien mieux, un oiseau bleu virevoltait al overland

Beghin Beghin, say un certain choeur, tentant une échauffourée de mise pour réveiller les autres choeurs. Il lui faudra travailler davantage la polyphonie, sans aucun doute. L’invitation allait être donnée, rassembler les voix dans un joyeux remous d’odes sucrées. Mais qui parmi les lecteurs répondrait au choeur ?

​

Entre la jelly et le caramel des pommes d’amour, j’hésitais ardemment. La lumière qui s’en dégageait était franchement différente. La lumière traversante, en petit lissé s’imprégnait de la matière et en ressortait parfois cabossée, grand soufflé pour l’une, translucide grand cassé, pour l’autre. Mais il y avait autant de petites bulles fines dans cette transparence que dans ce gloubi boulga. Des petits bulles au fond très aériennes, et qui s’en fichaient pas mal de leurs contours. 

Sam se demandait comment le choeur pourrait-il s’accompagner de pommes d’amour versus sucre d’orge et lunettes de romans.

Les nuanciers qui arrivaient en grande pompe se tenaient prêts pour assister à la cuisson du gros boulé. Le rond de marbre se préparait au réchauffement climatique futur. 

​

Reprise, 

Lunettes de romans

je voudrais voir à travers

l’écart de tes yeux

​

Cahin-caha dans ce brouhaha général, à l’écho des sons, chahuté Sam Moore avait reçu ce message de PB, tel un haïku masqué, franc osé: 

«burettes de rose sang je voudrais boire à ras le verre l’éclat de tes feux »

​

Cahin-caha dans ce brouhaha général, 

Cohésion et adhérence seraient de la partie, convenir ensemble des mots, les mettre en voix et les répéter pour que d’autres sens apparaissent.

​

Les pensées et avant vues de Sam Moore avec message Haïku 

chahuté de Pierre Besson - 13/14 février 2016

17 février 2016

Il voyait bien que faire fondre le sucre revenait à dissoudre les couleurs et comme PG l’avait dit plus tôt, peut-être aussi d’une certaine manière à en dissiper les colères récentes. Sam Moore se demandait comment les couleurs pourraient-elles crier à nouveau. Garder actif l’agitation de l’oeil. Sam Moore se demandait de quelle couleur pouvait être ce sentiment de colère au fond de chacun de nous. Les couleurs étaient forcément innombrables. De quelle courbe s’agissait-il ? Un passage de l’orangé au rouge feu, du rouge carmin au vert taquin, du jaune foudroyant au bleu azur… 

De quelle couleur s’agitez-vous ? 

Sam Moore continuait à croire aux ondes colorées, sinusoïdales ou pas mais franchement vivantes. D’ailleurs, les ondes gravitationnelles prédites par Einstein étaient enfin apparues ! A y regarder de plus près, quelle belle agitation ! 

​

Toutefois, Sam avait le moral dans les chaussettes, d’ailleurs en parlant de chaussettes, il se demandait s’il ne faudrait pas mieux s’équiper à présent de chausse doigts et enfiler des chaussettes à doigt de pieds. Avoir des doigts de pieds et s’en servir aussi peu pourrait revenir au fond à faire de la brasse sans les bras. Sam se demandait si le temps qu’il faudrait à produire ces nouvelles chaussettes ne serait pas une manière au fond de relancer un petit bout de l’économie. Il savait bien que les chaussettes ne manquaient jamais pour certains mais là plupart du temps, une sur deux finissait par filer en douce, et les autres s’ennuyaient. Ce n’était pas le dépareillement qui manquait pour autant, mais c’était la sensation d’avoir été abandonnée et de ne plus servir qui était vraiment désagréable. Au fond, quelle perte d’énergie. Des chaussettes à doigts de pieds ne régleraient pas le problème du dépareillé. Sam se demandait alors s’il ne faudrait pas y mettre un petit bouton pour pouvoir les joindre, ou bien tout simplement insérer un petit cordon entre les deux, suffisamment long pour le laisser tomber comme une d’écharpe. 

La belle affaire, 

love affair, les chaussettes monteraient dans les chaussures. 

​

Pendant ce temps l’inattendue dépareillée opérait,

Un haïku de jardin de musée s’improvisait, 

L’oiseau picore

le chien dépanne la télé

je saute à pieds joints

​

Et sans chaussons, je rêvais à des chansons sous-marines.

​

Les pensées et sans vues de Sam Moore avec Haïku chanté - 17 février 2016

22 février 2016

Gloups gloups gloups

un rêve des fonds sous-marins qui à la surface se transformait en mauvais rêve,

haïkuuuuuuuu haïkuuuuuuuuu 

sur les ondes pressées des médias, Sam Moore avait eu vent d’un assourdissant écho d’une porte en train de se refermer !

De la déception à la colère, il passerait par toutes les couleurs, c’était comme évident. 

Qu’est ce que je peux faire, j’sais pas quoi faire… qu’est ce que je peux faire… 

de l’oisiveté, l’agissement paraissait sans queue ni tête, un mouvement excité de pas en va et vient…

Prendre part à la manifestation qui s’organisait, de toute part

et de part en part 

Tous par la pointe en pétitionne,

​

Cahin-caha, Sam se sentait un peu comme essoufflé, toutes les lettres avaient été convoquées en même temps et les nuances affectives avaient été aussi froissées Sauvons le Dourven, une exception pas seulement dans le paysage touristique mais aussi dans le paysage artistique, un rendez-vous incontournable pour les artistes et professionnels de l’art… Le public qu’il soit averti, curieux ou tombé par hasard… Tous vous le diront, ceux qui ont ouvert pour la première fois la porte du Dourven, sont toujours revenus, attirés par une curiosité toujours grandissante ! 

Poussons la porte comme continuons à ouvrir grand les yeux, 

un clignement, un entrebaillement dans l’entre-deux pour se ressourcer. 

el Haïkuuuuuuuuuuuu raku

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore avec Haïku raté - 22 février 2016

25 février2016

Un baobab au coeur de la cantine aurait donc poussé durant la nuit, un caoutchouc suffisamment grand pour s’y suspendre comme un singe et glisser de branche en branche.

​

Sam s’improvisait alors jardinière en herbe et plantait là son haïku, 

​

Plante vivace

Roses fines nervures

attire mes yeux

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore avec Haïku planté - 25 février 2016

1er mars 2016

Il y a ici presque autant qu’ailleurs quelque chose d’absurde qui fait que cela ne tourne pas complètement rond. Les roulements à billes s’agitent mais on ne peut pas dire qu’elles tournent. Le mouvement des vagues a pris le dessus, ça clapote un peu sur le dessus et le dessous tourbillonne par a-coup. 

​

Je me sentais comme tombé en amour au milieu de toutes ces possibles glasses en vues. Les formes étaient variées, grandes, petites, rondes, carrées, rectangles, ovales et les couleurs encore plus innombrables.

​

A ce moment précis, la question du choix serait délicate. 

Et elle se sentait aussi prête à quitter la salle avec ses lentilles sur le bout des doigts. 

​

Dans un premier temps, j’optais pour une vue large et toute en rondeur. Une manière de se projeter dans une vue longue. Une vue longue tout en chaise et aussi longue. Je prolongeais doucement l’instant. Puis pour rompre le déjà vu, je pensais à la courte vue, et j’associais une assise en paille pour activer la souplesse de l’osier des champs. Les rouges flamboyants sur les berges attendaient.

​

Reprenant l’enregistrement, Sam Moore avait d’abord été fabricant de chaises. 

Recording, où clairement, la question de l’assise avait pris corps. Une assise en pleine mutation et se sentant prête à soulever la vue jusqu’à son décollement rétinien.

​

A ce moment précis, on n’y verrait probablement que du feu. 

Reprenant, et passant la porte elle ajusta d’une douce langueur ses lentilles au bout des doigts. 

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 1er mars 2016

6 mars 2016

Replex, action, Soleil,

Traverser la cour avec une planche dans les bras, 

il pleut,

traverser la cour en prenant la planche à bras le corps

il vente,

Traverser la cour en maintenant la planche dans ses bras, 

il grêle…

Traverser la cour sous la planche,

​

Sam Moore se demanda si la planche était trop grande ou bien si ses bras étaient trop petits. Reprenant sa traversée, il contourna le panneau de basket. En passant, il leva la tête vers l’anneau, et se demanda si celui-ci arriverait à twister son corps pour laisser passer les vues.

Dans l’attente, il continua sa traversée la planche au dessus…

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 6 mars 2016

10 mars 2016

Il y avait eu comme une évidence d’associer les lunettes aux biscuits. 

Dans la lumière du jour, les lunettes de romans feraient leur apparition. 

Sam se demandait si les couleurs ne seraient pas à prendre en compte dans leur version rvb. Le curaçao ferait sans doute l’affaire. 

Et comme de bien entendu,

Sam Moore se retrouva dans la cuisine à filer doux, le sucre. 

​

Tout en filant, j’activais les vues, et pensais fortement pour que tes lunettes passent à la télé.

​

Sam Moore continuait à se demander s’il ne faudrait pas célébrer davantage la vue, le regard.

La traversée de la cour se prolongea sous un vent à décoiffer les arbres. Sam s’en revenait de l’atelier bois avec 3 morceaux de bois tels des binocles sans fond. Cette fois-ci, le vent traversa sans encombre les mirettes. A ce point précisément, quand les lunettes passèrent, chaviré le céleri rémoulade et piquant se trémoussa fièrement.

​

Et en guise de petite note colorée, je trouvais sur mon plateau gris souris :

une orange sur un plateau gris, c’est comme un orage en train de s’éclaircir.

​

Pastille au miel 

qui tomba à pic

à m’haïkuaircir la voix.

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore avec Haïku - 10 mars 2016 

14 mars 2016

I missed,

la prise de vue,

Près du pot à pain, il y avait une tranche d’arbre délicatement posée à plat qui ressemblait étrangement à une tranche de pain. J’ai tendu la main pour tâter sa mie. La mie était dure. Cette histoire de tranches m’aura donné grand soif. 

La fontaine du milieu coule par deux robinets. Je prenais le gauche sans hésitation et poursuivit ma navigation des pains perdus. Dans cette dérive, je me demandais si l’arbre à pains ne pourrait pas être planté ici près des cuisines, dans la chaleur des fourneaux et en guise de serre. De cet arbre me venait les gâteaux et des gâteaux je passais aux lunettes sans verres. Et pour ainsi dire, des biscuits, de quoi prolonger les lunettes de romans. Je pensais alors au palmier à restauration de Raymond Roussel et plus précisément à son procédé d’écriture. 

Je poursuivis ses branches,

D’ailleurs lorsque je rentrais à la maison, une odeur légèrement brûlée sortait de la cuisine. Quelques paires de lunettes éparses m’attendaient comme des biscottes sorties tout droit et en sursaut du dernier grille pain. J’associais alors tout de suite le grille pain à l’imprimante 3 d. Puis j’entendais sur les réseaux sociaux, pas très loin du micro onde que la galerie du Dourven était sauvée et poursuivrait ses aventures artistiques! Ah enfin ! On l’attendait depuis belle lurette, cette belle nouvelle. Pour fêter ça, je pensais la belle vue de l’expo en cours, un Rutault particulièrement osé, pan de mur rose se décollant, comme over the bow-window, une tentative de rejoindre la nature environnante. Soleil couchant, le rose traversa la baie et se lova entre les arbres. 

Mes lunettes ce soir seraient arc en ciel et en un clignement, soleil couchant. 

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 14 mars 2016 

16 mars  2016

Sam Moore s’était endormi sur la lecture de la 2,333 dimension, le livre que Marie-Line lui avait prêté et il s’était réveillé avec la sensation étrange d’être juste là de biais comme à l’endroit exact. The place to be here! 

D’ailleurs à la question posée Qu’est ce que tu fais là ? Une question que Sam se posait régulièrement, dans le doute, la réponse avait semblé pas si évidente que ça. Dans le doute, le flux était resté ouvert et le déplacement provoqué ici et là avait généré tout un pan de vue. Le pan devenait essentiel. Sam avait eu beau partir du caisson de réalité virtuelle comme projection possible de son propre espace que sa vue s’était brouillée au point de revenir vers la réalité du voir. Sam ne regardait pas la télé, d’ailleurs ici elle était grande et il avait positionné une frise devant comme si la télé était non plus la cheminée mais son dessus. Le dessous devenait dessus et le dessus nourrissait le dedans. Bref, par ces raccourcis de points de vues, peut-être aussi de points de fuites possible en perspective, les biscuits continuaient leurs soucis de transitions en terme de prothèses potentielles. Quant aux samares ils s’étaient essayés dans leurs chutes. Une chute tourbillonnante à paliers qui s’était terminée en douceur sur la pelouse, dans les buissons ou bien encore dans les branches des arbres tombés eux aussi au sol. La double prise accompagnée de Juliane avait commencé aussi du haut par palier sans réelle visibilité, avec la persistante conviction de ne rien y voir. Puis comme par enchantement, un prolongement du mouvement du haut vers le bas, encore plus bas, le glanage avait alors pris place à deux. Et la place semblait juste. Il restait à y regarder encore d’un oeil encore plus près à deux doigt d’écart de l’autre pour retrouver la dimension de la lecture des biscuits de romans. Quelque chose de cet ordre avait donc commencé à poindre. 

Sam poursuivait la navigation en rond de bosse et à dos d’âne pour entamer de nouvelles aventures. La visite chez Robert avait été comme toujours pleine de pêche et de rebondissements, anecdotes essentielles de la vie à l’art et de l’art à la vie. La découverte du portrait de la famille Bleck par Otto, décidément Robert n’en était pas à son premier changement de patronyme par les artistes, était comme un coup de punch. Complicité de bouche et de yeux particulièrement cocasse et crue. On imaginait bien Robert traversant les rues et parcourant le métro avec le tableau sous les bras. 

Le pan devenait clac. Ça tourne.

Finalement ce n’était pas répondre à la question qui était si important c’était de poursuivre la mise en oeuvre entamée qui devenait essentielle. Ce qu’on y voyait n’aurait peut-être pas d’importance aux yeux de ce qu’on ne trouverait pas.

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 16 mars 2016 

19, 20, 21 mars 2016

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 16 mars 2016 

Je m’essayais dans le clignement des yeux pour tester la profondeur de champ. 3 plans. 

Un premier plan, gros plan légèrement flou, j’hésitais entre un motif coloré ou une surface bombée et réfléchissante qui renverrait vers un hors champ. Un second plan qui s’il n’était pas en premier passerait en deuxième ou bien le fruit d’une main agitée. 

Un troisième plan, une silhouette passante et repassante entre les herbes frivoles…

​

Et dans l’agitation du jour, l’haïku s’improvisait,

​

Besoin de jaune pressant

vache qui pisse

A la foire de printemps

​

Des petites lentilles oranges et concaves pour accompagner les plats de vues

Souris d’agneau en robe de chambre. 

Sam pensait au Balzac de Rodin au milieu des champs.

Autour, la folle débandade de fruits en course aux piments jeunes et chauds. 

Un défilé aux couleurs chatoyantes s’évertuant de s’ébrouer sur le devant de la scène… 

Sam hésitait à glisser vers ses glasses à éclipse.

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore avec Haïku - 19, 20, 21 mars 2016

22, 23, 24 mars 2016

Oeil sans clignement

plonge et danse

à l’heure de nos peurs

​

Haïku à la clarté

respectueusement,

je mouline du vent

​

Quand les pensées sont chavirées les haïkus naviguent aussi à vue,

​

Les pensées et les haïkus de Sam Moore - 22, 23, 24 mars 2016 

28 mars 2016

Tempête et balancier,

​

Secoue le baron perché

Mon coeur balance

les rouges en avance

​

les cyans en retard

le green à perte de vue

je suis la chute

​

du jaune s’éparpille

​

je suis déjà arrivée à la maison et je n’ai pas vu le trajet

je suis déjà dans le trajet et je n’ai pas vu la maison

panne en cours, le trajet est plus court que prévu, 

indomptable joyeux et imprévisible

vive les teintes qui clochent au printemps !

​

Les pensées et les haïkus de Sam Moore - 28 mars 2016

30 mars  2016

Le rocher du poète est comme une grenouille prête à croasser.

le décalage de la vue entre mes yeux projette les rochers comme d’importants volumes sur lesquels je ne casse pas de briques, mais les ronces du bout m’empêchent d’aller plus loin.

Persistance. Je me demandais combien de temps encore il me faudrait continuer à poncer, probablement jusqu’à ce que la pierre apparaisse. Le sable cristallin se métamorphose à vue d’oeil. Les caramels sont de plus en plus durs eux aussi et laissent passer la lumière. Un flou de plus en plus net, qui donne de l’élan au basculement rétinien.

Les grandes lunettes bleues aux rayures fines et noires de la dame donnent à la grenouille un air sérieux et désinvolte mais pas très sympathique. Je me demandais si un déplacement ne serait pas la meilleure des inspirations. 

Transport en commun, quand certains oublient les autres, d’autres pensent aux uns. Je pense à un accoudoir qui épouse notre assoupissement. La possibilité d’un accoudoir dégoulinant pour accompagner nos trajets ou bien un accoudoir en accordéon sonnant pour prévenir de notre arrêt. J’aime bien les transports en commun qui durent un peu.

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 30 mars 2016 

11 avril 2016

Je pense aux haïkus de jardin, un peu comme des sculptures éparses venues des alentours et qui se retrouveraient dans le jardin à la nuit tombée pour discuter de demain. Au début, les messages apparaissent cryptés puis de plus en plus agités. Au bout de plusieurs retrouvailles, des groupes se forment et se déforment, une résistance s’organise. 

Les haïkus de jardin sont partout et nulle part, souvent invisibles mais toujours en état de veille. Leurs empreintes nous relèvent face à l’atonie générale qu’on voudrait nous faire avaler. Aux paradis fiscaux s’ouvrent des dérivés qui cachent d’autres paradis. Une actualité cache une autre actualité. 

​

Toponymie de l’ouest,

…les noms des villes sont ville en fin,

Sur la route, s’affiche Hue Antonio, Antonio Hue n’a probablement rien à voir avec Robert et encore moins avec Jean-Charles mais j’y pense quand même comme une avancée dans le triangle des absurdités.

​

Flair,

Le nez de Jobourg donne au raz Blanchard son courant électrique. 

Le carrefour des vergers par où coule le petit ruisseau. 

Sur la chaussée Marcel et Jacques s’asseyaient sur un banc.

plouf plouf

Un arbre planté la tête en bas.

Today,

​

Je m’essayais, poursuivant les haïkus de jardin,

​

Et la délaissée

tendit sa chaise

un oiseau murmure assis

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore avec Haïku - 11 avril 2016

19 avril 2016

Recording,

​

L’oiseau picore

le chien dépanne la télé

je saute à pieds joints

​

Le 1er s’improvisait en fin de journée avant que le jour ne tombe,

les autres suivirent,

​

Un ballon au pied

Atlas en guise de socle

on en perd le nord

​

Le marabout patine

des chiens de toutes parts

coulent des bronzes

​

Combat de lièvres

sous la nuque des dés pipés

un trapèze jaune

​

Le faisan chinois

campe sur le lilas là

la bécasse rit

​

Le coq a trop bu

au col monté se roulent

les deux échassiers

​

J’essayais de projeter mes lunettes de romans vs 3d sur les haïkus, le décalage qui se produisit alors nourrissait un écho insolite. La girafe tendait le cou et la coccinelle changeait ses ailes.

​

Clap 

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore avec Haïku - 19 avril 2016 

24 avril 2016

Le chuintement qui se produisait dans la bouche, faisait fondre le beurre. Au palmarès, des fleurs en tête, la calla rouge parée de sa robe noire s’introduisit sur le devant. En équilibre sur le parapet une feuille multicolore et fluette se dandinait. Au milieu de tout cela, le caramel filait doux, laissant son fumet odorant dans les moindres recoins du jardin. Un arbre au caramel, voilà une plantation qui ferait l’affaire pour mieux y voir. Un pli, puis deux, puis trois, Bien vu, je passais du solide au liquide, du liquide au solide, le principe d’équivalence s’activait lui aussi, Mal vu. Un flou persistant m’empêchait de voir, Pas vu.

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 24 avril 2016

30 avril 2016

Quelque chose se terminait, sans aucun doute. Les lunettes de Romans vs 3d avait vu le jour ce dernier mercredi dans les cuisines du lycée. Quelque chose de magique s’était produit là dans cette cuisine prête à accueillir 1400 bouches. Sam Moore avait compris que le silicone serait la petite touche qui faciliterait la tâche du décollage. Voir au travers, rouge et bleu, une vision en relief qui reviendrait à produire un écart suffisamment grand que l’envol y succéderait. Il avait assisté aux prémices de ce premier décollage en se joignant à une partie de l’équipe des cuisiniers. Cette fois-ci, la chose s’était produite, une capsule aux fines particules floues venait de s’ouvrir. Dès à présent, l’aspect romanesque & relief s’y infiltrerait quoiqu’il arrive. Sam Moore n’en avait pas fini. Le temps d’une éclipse, quelque chose se dévoilerait.

​

Les pensées navigantes à vues de Sam Moore sans Haïku - 30 avril 2016

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